Allergie au céleri

Le céleri, Apium graveolens, est une plante de la famille des Apiacées ou Ombellifères. Cette famille comporte également la carotte, le fenouil, l’aneth, le persil, l’anis, le cumin, la coriandre, le cerfeuil, etc.  Trois formes de céleri sont couramment cultivées : le céleri-branche ou céleri à côtes (A. g. dulce), le céleri-rave (A. g. rapaceum), le céleri à couper ou petit céleri (A. g. secalinum). Ce légume peut se retrouver dans les aliments sous diverses formes (tel quel, en poudre, graines de céleri, sel au céleri…).

L’allergie aux Apiacées est très peu fréquente chez le jeune enfant. L’allergie au céleri est l’une des allergies alimentaires les plus fréquentes dans de nombreux pays européens, tels que la Suisse, l’Allemagne et la France. Par ailleurs, environ 30% des réactions anaphylactiques sévères aux aliments seraient attribuées au céleri, selon l’histoire allergique des patients.

Plusieurs équipes ont travaillé sur les allergènes du céleri. Ils sont au nombre de 5 (de Api g 1 à Api g 5 ou CCD, cross-reactive carbohydrates determinants) ; Api g 1 et Api g 5 sont des allergènes majeurs. L’allergie au céleri est très souvent associée à la sensibilisation au pollen de bouleau et/ou d’armoise. En effet, la personne est d’abord sensibilisée via l’allergène majeur du pollen de bouleau (Bet v 1) dans les régions où cet arbre est commun (Europe centrale) ou via le pollen d’armoise dans le Sud de l’Europe. Il existe un risque d’allergies croisées avec d’autres légumes et épices de la famille des Apiacées. On parle maintenant de syndrome céleri-carotte-armoise-bouleau-épices.

Les patients allergiques au céleri peuvent réagir à des doses très faibles ; les données disponibles montrent que la dose la plus faible est de 0.7 g de céleri cru. Les symptômes peuvent s’étendre d’un syndrome oral relativement léger (démangeaisons au niveau des lèvres, de la gorge et de la langue) à des réactions systémiques (symptômes gastro-intestinaux, essoufflement, toux, urticaire, angio-œdème, rhinite ou conjonctivite), voire même au choc anaphylactique et à d’autres réactions très sévères. Par ailleurs, les réactions consécutives à l’ingestion de céleri sont plus sévères que pour les autres allergies liées au pollen. Le diagnostic de l’allergie commence par l’étude de l’histoire clinique du patient. Le test le plus fiable est le test de provocation, mais pour diverses raisons (durée, coût, risque), il peut être remplacé par des prick tests cutanés et/ou un dosage des IgE spécifiques en fonction de l’histoire clinique.

Actuellement, l’unique traitement de l’allergie au céleri est l’éviction du céleri, mais l’immunothérapie (induction de la tolérance) est à l’étude. Le traitement d’urgence de la réaction anaphylactique consiste en une injection d’épinéphrine.

Les procédés technologiques influencent l’allergénicité du céleri. Les réactions induites chez les patients sensibles sont différentes selon que le céleri est cru, cuit, entier, en poudre ou encore qu’il ait subi des traitements tels que le chauffage au four à micro-ondes, le séchage, les irradiations, les ultra hautes pressions, etc. Les réactions allergiques surviennent la plupart du temps avec le céleri cru. La poudre de céleri semble aussi allergisante que le céleri cru.

 

 

 

   
© ciriha

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